Les prototypes s'inspirant des pattes du gecko
Dans l'une des célèbres scènes du film Mission Impossible 4, Tom Cruise grimpe la tour Burj Khalifa (Dubaï) à l'aide de gants spéciaux lui permettant cet exploit. De nombreuses recherches ont été menées ces dernières années afin de rendre cela possible.
C'est Kellar Autumn, un biologiste de Portland, qui publiera ses recherches au sujet des geckos en 2002, ce qui a ainsi permis aux ingénieurs de s'appuyer sur de solides bases pour leurs recherches utilisant les procédés de biomimétisme.
Le biomimétisme étant le terme regroupant tout les processus d'innovation tirant inspiration des propriétés du vivant, soit dans notre cas de l'adhésion du gecko. Il s'agit donc de s'inspirer et non copier les solutions techniques inventées par la nature en cherchant à mettre au point des systèmes artificiellement semblables aux systèmes biologiques complexes. Cela nécessite dans un premier temps la recherche d'un modèle au sein de la nature pouvant s'avérer utile à notre société et dans un second temps la recherche du système utilisé par le modèle et des différents moyens possible pour le reproduire.
Ce qui a été créé :
- Il y a tout d'abord eu en 2003 la création d'un ruban adhésif en poil de polyamide, un matériau qui reproduit les setaes du gecko, par une équipe de chercheurs de Manchester dirigés par le professeur Greim. Ce ruban peut supporter une masse de 317kg avec seulement 40cm². Cependant, ils constatèrent qu'à force d'usage le ruban perdait de son efficacité. L'équipe décida alors de remplacer les poils de polymiade par des poils de polypropylène, un matériau davantage résistant. Le nouveau ruban est de nos jours utilisé pour boucher les trous sur les parois d'avions et commercialisé sous le nom de Geckskin.
- Il y a aussi eu le chercheur américain, Elliot Hawkes, qui s'est inspiré de l'animal à deux reprises : en 2014 et en 2016, afin de créer des gants adhésifs reproduisant le dispositif des pattes du gecko lui permettant de se déplacer sur des murs lisses et verticaux. Ce prototype a réussi à supporter un poids de 70kg le long d'une paroi verticale de verre puisqu'il utilise un système de séries de tuiles recouvertes de dents de scies créant un contact complet progressif.
- Le gecko a également inspiré la robotique avec en 2014 la présentation d'Abigaille III par l'Agence Spatiale Européenne. L'appareil de 240g comporte 6 pattes lui offrant la capacité de passer de surfaces horizontales, en surfaces verticales. Ce robot pourrait dans le futur, partir dans l'espace car celui-ci permettrait d'éviter aux astronautes des sorties à risques (comme pour une réparation en dehors de l'engin).
- Ronald Fearing et son équipe, ont eux, en s'inspirant du système adhésif de l'animal, mis au point une matrice de microfibres synthétiques capable de retenir un objet sur une surface lisse par l'intermédiaire d'un fort contact par frottement.
Ce qui est en cours de recherches :
- Un programme militaire a même été lancé aux États-Unis il y a quelques années, le programme Z-Man, regroupant l'ensemble des recherches jusqu'ici menées sur l'adhésion du reptile afin de munir leurs soldats de la capacités de se déplacer aisément sur des murs lisses sans l'aide de dispositifs encombrants.
- Dans le domaine médical, on espère que les progrès techniques permettront l'utilisation de l'impressionnante capacité du gecko. Elle pourrait, par exemple permettre de créer un ruban pour maintenir certaine partie de l'anatomie humaine lors d'opérations chirurgicales.